Interview de M. Pierre Pouvil, Directeur de l’ENSEA.
Comment définiriez-vous PACRRET en quelques mots ?
PACRRET est une réalisation d’intérêt général, un réseau haut débit qui va permettre le développement des établissements d’enseignement supérieur, notamment en matière de recherche et de formation.
Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez souhaité que votre établissement participe au projet PACRRET ?
Nous sommes dans la société de l’information et de la communication. Nous avons donc besoin d’un réseau haut débit nous permettant de répondre à l’attente de tous les usagers de l’ENSEA.
Concrètement, qu’est-ce que le réseau PACRRET va apporter à votre établissement ?
Il s’agit de mettre en application l’idée de mutualisation et d’utilisation des moyens à distance à travers un réseau performant. Le réseau PACRRET va nous permettre d’échanger au niveau de la recherche, avec d’autres laboratoires, d’autres entités.
Dans le futur, il sera également envisageable de mettre à disposition des équipements communs que l’on pourra utiliser à travers le réseau, par exemple des moyens de calculs ou des plate-formes technologiques.
Mutualisation de moyens mais également de contenus ?
Je pense que c’est envisageable mais le problème des contenus c’est que leur mise en œuvre demande beaucoup d’investissements et de « temps hommes ». Si c’est pour mettre sur le réseau des travaux pratiques, des exercices avec corrections, cela est faisable mais s’il s’agit d’animations pédagogiques, cela est plus difficilement envisageable.
Le ministère lance des projets autour des universités numériques mais derrière tout cela il y a un gros investissement humain. La conception de contenus est un véritable métier, il ne s’agit pas seulement de disposer de qualités pédagogiques et scientifiques, il faut aussi considérer les aspects ergonomiques.
De plus, se pose le problème des droits d’auteur : qui est propriétaire de quoi, comment rémunère-t-on le personnel, qui met les informations au format numérique ? C’est un très gros investissement dont il convient de se poser la question du retour sur investissement.
Pour les étudiants, quelles sont les applications concrètes de PACRRET ?
Les cours en ligne peuvent être quelque chose d’intéressant, et les étudiants sont très demandeurs. Le risque, c’est de constater que des élèves opteront pour étudier chez eux plutôt que de venir assister aux cours. Je reste cependant persuadé que les cours en réseau ne remplaceront pas les enseignements traditionnels.
Un étudiant ou un élève ingénieur peut très bien se mettre en ligne pour avoir un complément d’informations. Cela ne peut être qu’un plus et, bien évidemment, le débit de ce réseau permettra de faire des choses qui nous étaient impossible jusqu’alors.
Que pensez-vous du partenariat entre établissements publics et privés ?
J’y suis très favorable. Dès lors que ces établissements sont complémentaires, cela apporte une plus-value pour les étudiants. Ceux qui viendront sur le site de Cergy auront à leur disposition une palette d’accueils et de formations très attractive.
Ces partenariats doivent cependant se faire dans le respect des institutions, il ne s’agit pas de se faire de la concurrence ; mais quand les choses sont bien organisées, cela ne peut être qu’intéressant.
Que vous évoque la mutualisation avec les collectivités locales ?
Le partenariat avec les collectivités est une nécessité, et ce le sera d’autant plus lorsque seront déléguées aux régions de nouvelles responsabilités, en particulier en matière d’enseignement supérieur. Les collectivités sont donc des partenaires incontournables. Travailler ensemble dans le sens de l’intérêt général me paraît une bonne chose.
Le mot de la fin…
Je voudrais insister sur le fait que ce projet a été conduit de manière exemplaire par M. Imhoff et ses collaborateurs. Même si d’autres personnes s’y sont associées, on ne lui sera jamais assez reconnaissant d’avoir été un bon « chef d’orchestre ».
Ce partenariat montre que l’on a des intérêts communs les uns et les autres, pas seulement pour l’enseignement mais aussi pour le logement des étudiants ou les équipements sportifs et que, si l’université et les grandes écoles travaillent ensemble pour faire évoluer les choses, c’est toujours très positif. Je crois qu’il faut vraiment travailler de concert en se respectant mutuellement.
Maintenant j’attends avec impatience de voir fonctionner le système. Je me réjouis de pouvoir disposer de ce réseau qui va ouvrir de nouvelles perspectives pour l’enseignement supérieur et pour la recherche.